Les ingrédients magiques de Museomix

12/11/2014. | Par : Arthur

Il s’est réellement passé quelque chose pendant les 3 jours de Museomix au Musée des beaux-arts. Tout ceux qui y étaient pourront vous le dire. Mais quoi ? Comment ? Qu’est-ce qui fait de Museomix un événement si spécial ? C’est ce que nous avons voulu analyser.

Il y a bien sûr le format court et intense, les équipes pluri-disciplinaires… Mais cela est commun à (presque) tous les hackathons. Il faut donc aller chercher plus loin…

Nous pensons que celà est dû à 5 principes, qui peuvent être appliqués bien au delà des événements courts :

Un cadre exceptionnel donne des résultats exceptionnels

Il n’y a pas de doute, travailler au coeur d’un musée - et un musée prestigieux comme le Musée des beaux-arts - contribue déjà à créer déjà un cadre exceptionnel. Mais nous avons mis beaucoup d’énergie aussi cette année, à transformer les espaces de travail pour les rendre spéciaux. Les coussins FatBoy, le vélo-café Pista, l’aménagement de la Bébelle Box, tout cela a ajouté à la beauté du cadre. Nous avons aussi apporté un grand soin à la nourriture servie pendant les 3 jours : soupes, légumes, etc. Le traiteur SoupeSoup a fait l’unanimité…

La compétition n’est pas un facteur de motivation

Ce point est peut-être la plus grosse rupture avec les formats hackathons ‘classiques’. Depuis son origine en 2011 à Paris, Museomix s’est positionné comme un événement sans gagnant. Pas besoin de ‘carotte’ pour que les gens donnent le meilleur d’eux-mêmes. Cela a été prouvé de nouveau à chaque édition de Museomix, et cette année encore. Cela permet d’encourager l’entraide entre les équipes et, plus généralement, de créer une atmosphère de collaboration, plutôt que de compétition. Assurément, chaque année, environ 30% des prototypes trouvent une vie après Museomix, dans le musée hôte ou ailleurs, mais ils ne sont pas pour autant les prototypes ‘gagnants’…

Définir des zones de permission

Nous avons mis une grande énergie dans le deisgn des ‘terrains de jeux’, les thèmes de travail, mis au point avec le musée et proposés aux participants à leur arrivée. Ils étaient là, non pour guider les équipes vers des projets, mais pour servir de conversation-starters. C’est un dur équilibre à trouver entre des projets ‘libres’ et des projets ‘pré-définis’.

L’idée est d’offrir un cadre, à l’image d’une sandbox dans le développement logiciel. Une sandbox, ou un bac à sable, est un espace protégé où on peut tester des logiciels dans leur version non finale sans qu’ils influencent ‘les espaces réels’. Un sandbox game désigne aussi un jeu (comme Minecraft) où le joueur est libre de construire ce qu’il veut (dans la limite des règles qui ont été fixées par les concepteurs du jeu).

Ce sont ces zones de permission (elles-mêmes très définies) qui permettent aux participants d’être créatifs.

Réconcilier ‘la tête et la main’

C’est ce que propose Richard Sennett dans ce que sait la main et c’est au coeur de la volonté de Museomix. Naturellement, les équipes, au moment où elles se forment, ont envie de détailler leur projet dans tous ses aspects avant de se mettre au travail. Mais ces discussions peuvent durer des heures, sans résultat concrêt. C’est pourquoi le design de l’événement force les participants à passer très vite au prototypage. C’est en travaillant sur leur prototype qu’ils vont résoudre des problèmes, répondre aux questions qu’ils se posent. Bref, construire aide à penser.

Encourager la créativité plutôt que la ‘résolution de problème’

C’est un aspect qui s’améliore d’année en année dans Museomix. Cette année, nous avons proposé des ‘thèmes’, mais nous avons fait attention à ce qu’aucun de ceux-là ne soit lié à des problèmes du musée. Soyons réalistes : en 2 jours, il est difficile (impossible ?) de résoudre des problème complexes (et les participants ne sont pas là pour ça). En abordant les projets par le côté ‘problème’, on finit toujours par se heurter à des réalités qui vont rendre impossible son évolution. Mais en se laissant la place de rêver, on abouti à des projets beaucoup plus ambitieux et, finalement, plus pertinents.

Crédits photo : Portraits de Montréal - équipe ‘la vie secrète des oeuvres’

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TinkTank conçoit et anime des processus d’accompagnement sur-mesure inspirés des méthodes de génération d’idées, du développement agile, des formats courts type hackathons et de la culture maker pour faire émerger la solution la plus pertinente à un contexte donné.

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